L’école

Le Ryu Seki Kaï

Afin de vous présenter ce dojo, j’aimerais tout d’abord expliquer le nom que je lui ai donné.

RYU dans ce cas signifie RIVIÈRE – TORRENT. SEKI, la PIERRE.

La pierre dans le torrent, qui fait obstacle à l’eau, mais que l’eau contourne. La pierre qui s’est détachée de la montagne, encore anguleuse, tranchante, petit à petit polie par le passage de l’eau et qui arrive à la mer sans aspérités, enfin calme. L’eau qui, de par sa fluidité, surmonte tous les obstacles naturels, et qui transmet la vie sur son passage, parfois aussi la mort.

La pierre, c’est l’être humain. L’eau, c’est l’aiki.

Ces deux éléments ensemble sont l’aiki: la solidité de la pierre, la fluidité de l’eau. Nous sommes donc AIKI.

C’est dans cette conception que j’ai de l’aikido qui m’a fait quitter le dojo où j’avais commencé la pratique en 1962, puis enseigné. L’enseignant en chef avait décidé de changer complétement d’orientation pour suivre une sorte de gourou que je détestais. C’était en 1986, et je me retrouvais sans dojo.

Il ne me restait que les cours d’aikido à l’Université de Genève où j’assurais l’enseignement depuis sa fondation.

Alors un groupe de pratiquants qui désiraient continuer à étudier sous ma direction a fondé un nouveau club (tradition helvétique oblige!), trouvé une petite place dans une salle d’arts martiaux, et m’a invité à enseigner. Ainsi est né le RYU SEKI KAI, qui a fonctioné sans souci jusqu’au jour où nous avons dû quitter les lieux.

L’occasion s’est présentée de louer de vastes locaux dans une ancienne fabrique de meubles. Tout le monde s’y est mis, afin de transformer un dépôt totalement vide en un dojo accueillant et chaleureux. Après 6 mois de travaux acharnés, se réalisait enfin mon rêve. En 1995, je donnais la leçon inaugurale dans ce dojo dédié à la pratique de l’aikido.

Merci à ceux qui ont mouillé leur chemise durant les travaux. Merci à mes deux fidèles assistants, André Perretten, 4e dan, et Carl Schmitt, 4e dan, qui m’accompagnent depuis 38 ans pour l’un et 20 ans pour l’autre. Merci aux jeunes enseignants qui investissent leur temps afin d’assurer une relève. Merci aux élèves qui suivent cette difficile voie.

J’ai rencontré pour la première fois Chiba Sensei à Londres en 1969, dans la salle de Chiswick. J’ai alors couru, autant que mes modestes moyens financiers me le permettaient, de stage en stage pour profiter le plus possible de son enseignement, tout en continuant à étudier sous la direction de Tamura Sensei.

En 1999 vint enfin la décision la plus difficile que j’aie eu à prendre. Je quittais l’organisation de Tamura Sensei après près de 35 ans, et en 2000, Chiba Sensei m’acceptait au sein du BIRANKAI.

Si je ne devais remercier qu’une personne, ce serait Norberto Chiesa, car c’est grâce à lui que le RYU SEKI KAI AIKI DOJO a rejoint cette école. […]

Daniel Brunner, 6e Dan Shihan

(Texte paru dans SHIUN, la lettre du Birankai Europe Continentale, Volume 2, No 2, Juillet 2004)

Le Birankaï

Le Birankaï est l’école d’aïkido fondée par T.K. Chiba Shihan. Le Birankaï International représente l’oeuvre de sa vie et l’accomplissement de son plus cher désir. Il a longtemps désiré que ses élèves dispersés à travers le monde puissent bénéficier d’une organisation unique afin de les soutenir dans leurs efforts. Le rôle des Shihans (plus haut grade d’enseignement) élèves de Chiba Sensei est :

  • D’établir de bonnes relations entre eux et les élèves en général.
  • D’approfondir les relations entre les différentes nations membres du Birankaï.
  • De maintenir le clair et haut standard que Chiba Sensei a développé pour les enseignants.
  • De stimuler la croissance de l’art en apportant un fort soutien à la relation maître – élève.

Le Birankai est reconnu par le Hombu Dojo. Le texte ci-dessous, de Chiba Sensei et décrivant la genèse et sa vision du Birankaï, figure sur le calendrier 2001 de l’USAF.

 

home-bowlAu camp d’été 1997 de Méjannes le Clap, l’un des principaux instructeurs français m’a demandé de trouver un nom pour notre communauté internationale de pratique de l’Aïkido, qui voyait sa taille augmenter rapidement d’année en année. La communauté dont il s’agit est née de façon naturelle, puis, à travers les échanges d’instructeurs en provenance de la Fédération d’Aïkido de la Côte Ouest des Etats-Unis (USAF Western Region), du British Aikikai, de divers dojos français et de leurs associés en Grèce, en Suisse et en Allemagne, elle a grandi pour devenir une famille internationale dotée d’un caractère fort et bien reconnaissable. La nécessité, de donner un nom à cette communauté tenait en partie à la situation politique qui prévaut en Europe, où l’Aïkido fait l’objet d’un contrôle organisationnel très rigide, et notamment d’un encadrement administratif qui a tendance à neutraliser le flux libre et ouvert de la relation élève-enseignant, l’une des plus hautes priorités de notre activité. Cette situation a incité de nombreux membres, qui souffrent d’un sentiment de manque d’identité dans leur vie d’aïkidoka, à se mettre en quête d’une nouvelle direction pour sortir de l’état de confusion et d’insatisfaction qui règne actuellement.

Après deux ans de mûre réflexion, j’ai choisi le nom Birankaï. Le mot Biran appartient à la terminologie bouddhique et désigne la tempête cosmique qui précède les changements survenant dans l’ordre cosmique. C’est une force de rétablissement qui se manifeste spontanément pour restaurer l’ordre. La tempête peut être puissante et violente. Mais dans le même temps elle produit un effet de guérison par le nettoyage et la purification. En janvier 2000, j’ai décidé de profiter du changement de millénaire et de l’année du Dragon pour donner le coup d’envoi officiel du Birankaï. Pendant le Camp d’été 2000 de la USAF WR, qui s’est tenu au mois de juin à San Diego, j’ai désigné, le Docteur Rikko Varjan pour être le premier membre directeur de la famille Birankaï. Le bol qu’on voit ici, avec ses trois motifs en cercle, correspond parfaitement à ma vision du Biran. Au centre, une puissante spirale d’énergie émerge d’un mystérieux arrière-plan tricolore associant le blanc cendre, le vert profond et le bleu. Le second motif (qui semble fait au couteau ou à la spatule) entoure le premier de pétales de fleurs d’un brun couleur de fumée, avec de belles taches de vert profond et de bleu partant du centre, comme une aura propulsant la spirale d’énergie. Ce motif évoque pour moi les effets d’amida yasuri (l’aura du Bouddha), qu’on voit souvent irradier vers l’extérieur dans les tsuba [gardes de sabre] japonais. Le brun clair du pied se mêle à ses trois couleurs pour donner là encore l’impression d’une tache qui s’étend. Il émane de l’ensemble, et des puissants effets de feu et de fumée sans aucun vernissage manifeste, un sentiment de beauté mystérieuse. Les parois du bol, qui s’élèvent progressivement au-dessus du pied à un angle de quarante degrés, expriment simultanément l’expansion et la contraction ou la force centripète et centrifuge. Je ne suis pas certain des origines du bol, mais il me semble qu’il s’agit d’une poterie japonaise de Bizen ou Tamba. Je l’ai trouvé dans une pile de choses sans valeur au milieu de mon garage pendant l’été 1999, à peu près au moment où j’ai choisi le nom Biran. Quelle parfaite coïncidence ! ai-je tout de suite pensé. J’ai appris par la suite que ma femme l’avait trouvé posé sur une poubelle dans une rue voisine. C’était sans aucun doute un don du Ciel et une bénédiction pour le Birankaï.

T.K. Chiba

T.K. Chiba Sensei est né à Tokyo en 1940. A l’âge de 14 ans, il commença un entraînement intensif de Judo à l’International Judo Academy, puis se tourna vers l’étude du karaté Sho To Kan deux années plus tard et arrêta à 18 ans. Frustré par l’étude de ces arts martiaux, il chercha dès lors celui susceptible de satisfaire ses aspirations profondes.

Un jour de 1958, dans une librairie, il trouva un livre traitant de Kisshomaru Ueshiba, fils du fondateur de l’Aïkido, Morihei Ueshiba. Chiba Sensei raconte que cet ouvrage contenait une photo de ce dernier (également appelé O-Sensei) … « Dès que je la vis, je sus avoir trouvé l’homme que je cherchais ». Chiba Sensei ne connaissait alors rien à l’aïkido; il savait seulement vouloir étudier et apprendre.

Il se rendit au Hombu Dojo (Tokyo), maison de l’Aïkido, et demanda à parler au Maître en privé. Il ignorait encore que O-Sensei vivait à cette époque à Iwama de manière quasi permanente. Chiba Sensei fut rejeté plusieurs fois. Déterminé à essayer encore, il s’assit sous un pin dans les jardins du Hombu Dojo durant trois jours, au terme desquels O-Sensei arriva. « Ses étudiants lui ont dit qu’un jeune fou était assis dans les jardins », se souvient-il. « Il leur répondit alors de me faire entrer ».

Ainsi, Chiba Sensei débuta une période intensive de sept ans, durant laquelle il vécut au Hombu Dojo en tant que ushideshi de Morihei et Kisshomaru Ueshiba. Il obtint le grade de San Dan (3ème ceinture noire) en 1960 et, au terme de sa formation d’ushideshi, reçut le 5ème Dan.

Envoyé ensuite en Grande-Bretagne, il y créa en 1966 la première organisation nationale anglaise d’aïkido, actuellement United Kingdom Aikikai, et enseigna à Londres, Oxford et Sussex. Il était supposé y rester trois ans … il en passa dix de sa vie et en profita pour promouvoir l’aïkido en France, Italie, Suisse, Espagne, Hollande, Grèce et Irlande. En 1970, il fut promu au rang de 6ème Dan et reçut le titre de Shihan, « enseignant d’enseignants ».

Chiba Sensei retourna au Japon en 1975, y assuma diverses fonctions au sein des organismes dirigeants du Hombu Dojo et fut promu 7ème Dan en 1978. L’année suivante, il partit pour Hatake (Préfecture de Shizuoka), un petit village où il étudia la méditation zen sous la direction Révérend Hogan Yamahata (Temple Chogan). Il en profita également pour s’initier à l’agriculture biologique, un intérêt conservé intact jusqu’à aujourd’hui.

Deux ans plus tard, Chiba Shihan répondit à une invitation de la Fédération d’aïkido des Etats-Unis d’Amérique (the United States Aikido Federation) et s’installa à San Diego, Californie. Il y officie actuellement en tant que chef instructeur au San Diego Aikikai, Président du Comité d’enseignement de l’USAF Western Region, Directeur technique du the United Kingdom Aikikai et Directeur technique du Tessokai Iaido Institute.

Depuis son arrivée à San Diego, Chiba Shihan a attiré nombre de sérieux aïkidokas, aussi bien des Etats-Unis d’Amérique que d’ailleurs. Par ses efforts et leur engagement, plusieurs membres seniors sont à leur tour devenus enseignants. Et puisque le San Diego Aikikai est devenu le creuset des nouveaux enseignants, il fonctionne comme un dojo traditionnel, adhérant ainsi aux enseignements de O-Sensei comme aux traditions philosophiques japonaises du combat personnel en tant que voie d’amélioration de soi. « J’essaie, autant que possible, de respecter la voie traditionnelle », dit Chiba Sensei. « J’admire l’esprit martial et tente de le préserver. Les arts combatifs contiennent une profonde dimension corporelle que je ne veux pas perdre. Mais c’est plus que cela … Nous suivons l’art, qui est un combat. Et au travers de ce combat, nous transcendons la voie de l’aïkido qui, finalement, apporte l’harmonie en soi, entre soi et le monde extérieur. »

Traduit

Liens – Dojos Birankai en Europe

En Suisse:

 

Aikido-Birankai Zürich

 

Sho Gi Kan, Bern

 

Aikido Yverdon-les-Bains

 

 En France:

 

Ann Jyou Kan, Paris
Aikikai de Strasbourg

 

Dai Jyo Kan, Bagnols
Gen Rei Kan, Uzès
Gen Nei Kan, St-Jean-du-Gard

En Pologne:

 

 

Sen Nen Sugi, Wroclaw
Tan Ren Kan, Wroclaw

 

Aikikai Gdansk
Fudo Shin, Wroclaw
Wroclaw Aikido Section
Aikikai Trzebnica

En Autriche:

O Sen Kan, Dornbirn
Aikikai Hohenem

En Allemagne:

Gen Ei Kan, Landau
Dojo Uni, Münster

En Grèce:

Shu Ren Kan, Colone
Aikikai, Athens

…et encore:

British Birankai
Birankai Israel